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1 mars 2022
Le monde a changé et nous ne pouvons pas comparer une guerre avec une cyberguerre. Il n’est pas question ici de voir des avions de chasse ou des chars d’assaut partir d’un pays pour aller vers un autre. Procéder à des mouvements de troupes où montrer au monde entier et au grand jour que tel ou tel point stratégique d’un pays est la cible de vos bombes.
Le théâtre d’opérations de cette guerre cyber, voit se mélanger avec la société civile toute machine connectée qui peut-être contaminée et donc devenir un vecteur d’attaque pour soit détruire des données nécessaires au bon fonctionnement de la société, soit attaquer des cibles plus conséquentes par des attaques de déni de service (rendre indisponible un service en ligne). Un pays A peut mener une cyberattaque en partant d’un pays B sans être vu, aussi bien depuis ses équipements qu’en interconnectant des milliers d’équipements préalablement piratés pour utiliser la puissance machine de ces dernières et brouiller toutes les pistes.
Il n’y a plus de frontière, nous avons tous le don d’ubiquité et la puissance est incroyablement dangereuse. Nous sommes à l’aube où une intelligence artificielle organisera une cyberattaque pendant qu’une autre intelligence artificielle organisera la cyberdéfense.
Nous revenons du temps où le plus fort sera celui qui maîtrise le mieux l’alliage pour ses armées. Ici c’est une maîtrise de la révolution numérique. Nous comprenons mieux pourquoi nous rentrons dans la course au quantique et au “nouveau” monde que nous devons inexorablement civiliser de toute urgence.
Le patron de l’ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information), déjà en 2018, mettait en garde contre une tendance inquiétante des attaques informatiques récentes. “Ce qui nous préoccupe le plus, ce sont ces attaques sur lesquelles on n’a pas les motifs. Ce sont des attaquants de haut niveau…”
Les territoires, nos collectivités, sont depuis des années engagés dans l’accompagnement de la société dans sa transition numérique. Ainsi, après avoir contribué depuis plus de 15 ans au déploiement des infrastructures très haut débit, rendant possible le développement des usages numériques et de cette nouvelle économie, la cybersécurisation de ces réseaux devient une priorité fondamentale et s’invite dans les prérogatives des collectivités.
En effet, cyberattaquer une chaîne complète d’échanges numérique permet de déstabiliser un territoire complet, avec un impact conséquent sur la société.
Quelques exemples :
Les usages numériques devenant incontournables, il est question de protéger les données des citoyens, du bon fonctionnement démocratique et économique de l’organisation de la cité. L’espace où l’on se déplace est devenu un cyberespace.
Certains départements ont pris le sujet à bras le corps afin de mettre en œuvre une protection à l’échelle complète de leur territoire, permettant une double action tant sur le monde public que sur le monde privé. Ces actions permettent en outre de faire monter en compétence un tissu local d’acteurs liés au monde de la technologie de l’information devenant des acteurs incontournables du bon fonctionnement des outils de communication numériques et de fait de leur cybersécurisation. Bien sûr, ces initiatives sont complémentaires aux actions nationales visant à apporter une structuration et une mutualisation sur des compétences rares. Celles des experts en remédiation des attaques. Ainsi, cette action commune des territoires au plus près des citoyens et des 3,5 millions de moyenne et petites entreprises, et le relais par les campus cyber voulus par le président Macron, apportant des centres régionaux de supervision et d’action sur la cybersécurité, l’ensemble des maillons de la chaîne de communication numérique peut-être sécurisé pour une défense à même d’assurer la résilience des territoires face à des cyberattaques massives et guerrières.
C’est bel et bien une prise de conscience certaine, une mise en mouvement général de nos écosystèmes au plus près de nos territoires qui nous permettront de regagner notre cybersécurité et de fait une partie de notre souveraineté.